Les 5 idées reçues sur le métier de Thanadoula
- Aline Paghent
- 14 oct.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de ce métier qui commence à émerger en France: le métier de Thanadoula.
Bien présent au Canada et en Suisse, il reste cependant méconnu dans notre pays. Pour autant il questionne, interroge entrainant des représentations erronées voire farfelues.
Je vous propose ici de répondre aux 5 idées reçues les plus répandues sur le métier.
Idées reçue 1 La Thanadoula est une soignante médicale
FAUX
La Thanadoula ne réalise aucun geste médical. Elle n’est ni médecin, ni infirmière, ni aide-soignante.
Quelques exemples concrets d’actes non pratiqués par la Thanadoula :
médication,
pansements,
soins d’hygiène,
injections,
etc.
Cependant, elle travaille avec l’équipe médicale en s’assurant de l’état physique et psychologique de son client avant l’accompagnement et en transmettant à l’équipe les informations pertinentes et nécessaires aux professionnels de santé.
La Thanadoula est une professionnelle qui agit en complément des intervenants œuvrant pour le patient. Elle ne les remplace pas.
Son rôle est d’accompagner émotionnellement et spirituellement ainsi que d'informer les personnes en fin de vie ainsi que leurs proches.
Avec douceur et humanité, elle se tient à leurs côtés, les soutient, les éclaire, pour avancer pas à pas jusqu’au bout de la vie.
Idées reçue 2 La Thanadoula appartient à un mouvement spirituel New Age
FAUX
Je vous avoue que rien que d'écrire cette idée reçue, j’ai failli faire une crise d’urticaire 😊 Mais je me dois de mettre cette croyance sur la table car elle existe bel et bien.
Donc non, bien évidemment la Thanadoula n’appartient à aucun mouvement spirituel ou religieux.
Elle accompagne et comme dans tout accompagnement, elle respecte, s’adapte et se tient aux côtés des personnes.
Elle ne revendique en aucun cas ses propres croyances.
Idées reçue 3 La Thanadoula est en fait ce que proposent les bénévoles en soins palliatifs
FAUX
Étant moi-même bénévole au sein d’une association en soins palliatifs, je peux en témoigner et il important de distinguer très clairement ces deux rôles.
C’est d’ailleurs avec beaucoup de rigueur que je m’applique à rester à ma place et à respecter mes fonctions quand j’occupe un poste de bénévole ou de Thanadoula.
Concrètement, voici quelques différences :
Le bénévole a deux missions principales :
Écoute et Présence.
Deux missions fortes et magnifiques misent au service des patients et de leurs familles.
La Thanadoula quant à elle :
Assure l’accompagnement au deuil et à la fin de vie,
Observe et propose des actions répondant aux besoins de la personne, (relais auprès de professionnels, réflexion et/ou rédaction des directives anticipées, aménagement "cosy" et pratique de l’espace en hospitalisation à domicile, préparation de legs émotifs, pré-arrangements funéraires, etc.),
Mène des actions de sensibilisation au deuil et à la fin de vie,
Anime des ateliers et des cafés du deuil,
Crée des espaces de mémoires,
Organise des cérémonies et des hommages personnalisés,
Permet d’aborder la fin de vie avec douceur et humanité
Idées reçue 4 Tout le monde peut s’improviser Thanadoula
FAUX
Le métier de Thanadoula nécessite, comme toutes professions, une formation, de la pratique concrète ainsi que des valeurs et des qualités incontournables.
La formation certifiante de Thanadoula permet de monter en compétences sur les connaissances en lien avec la fin de vie, l’accompagnement aux différents deuils, la juste posture, les limites du métier etc.
Enfin, malgré son manque de reconnaissance par l’État à ce jour, la Thanadoula certifiée respecte une charte éthique et déontologique reprenant les principes et les normes de conduites professionnelles.
N’oublions pas qu’au-delà de l’aspect pédagogique et déontologique, des qualités sont indispensables au métier et qui quant à elles, ne s’apprennent pas : Empathie, Adaptabilité, Flexibilité, Bienveillance, Anticipation, Douceur, Sens de l'organisation..
Cette profession est un métier de cœur à cœur et rime avec vocation. Il nous habite de par ce que nous sommes.
Idées reçue 5 Le métier de Thanadoula se tourne uniquement vers les personnes en fin de vie
FAUX
Et vous le savez car vous avez lu les 4 dernières idées reçues de l'article(et bravo) 😊
La Thanadoula peut intervenir dès l'annonce de la maladie dégénérative.
De plus, elle se tient aux côtés des proches et des familles avant, pendant et après le décès.
Elle est également au service des établissements de santé (EHPAD, Foyers médicalisés..) souhaitant enrichir leur culture palliative, questionner des pratiques, créer des actions sur la thématique du deuil et de la fin de vie.
Enfin , la Thanadoula est soutenante dans tous les deuils de vie :
Deuil d’une vie passée (changement de profession, départ retraite, déménagement, séparation.),
Deuil d'une vie avant une maladie, un syndrome, un accident de vie : AVC, Burn-out, SEP.),
Deuil d’un projet en lien avec la parentalité,
Deuil animalier,
Etc.
Elle peut également intervenir dans l’accompagnement émotionnel et spirituel d’une femme en situation d’IVG (interruption volontaire de grossesse), ING (interruption naturelle de grossesse) ou d’IMG (interruption médicale de grossesse) avec possibilité d’une dyade avec une Doula.
Pour conclure:
J'ai voulu par cet article balayer certaines zones d'ombre planant sur les pratiques et le sens de ce métier au service du deuil et de la fin de vie.
Il est capital en mon sens d'éclairer sur les missions, les limites, la formation et les compétences indispensables à ce métier non pour convaincre mais pour informer.
C'est pourquoi d'autres articles suivront afin de vous permettre de cheminer et construire votre propre opinion, pour demain, faire des choix éclairés.
Envie d'en échanger ou de faire découvrir ce métier au sein de votre établissement/ de votre commune?
Commentaires