Le deuil animalier ou comment exprimer son chagrin
- Aline Paghent
- 11 août
- 2 min de lecture
Le deuil animalier est un deuil tabou dans la société. Par crainte du regard des autres, il est en général passé sous silence. Les endeuillés peuvent entendre des remarques telles que : « comment est-il possible de pleurer un animal alors que des enfants meurent dans le Monde ? » ou encore « Prends en un autre et tu iras mieux. »
Comme je le dis souvent, la mort d’un compagnon animal n’emporte pas qu’avec elle la boule de poils, de plumes ou d’écailles. Non, elle emporte un ami, un confident, un membre de la famille. Elle fait disparaître un lien avec l’extérieur, un rituel de sortie, une relation affective…
Vous l’aurez compris ce deuil a le droit d’être reconnu, d’être traversé et soutenu.
Mais alors que faire ? Comment vivre ce deuil qui comme tous les autres s’impose à nous? Comment sortir du silence ?

Les réseaux sociaux au service de la consolation
Force est de constater que les communautés en lien avec le « deuil animal » fleurissent sur la toile. Les gardiens endeuillés y trouvent un espace sécure, une porte de sortie sur leur isolement et un lieu virtuel légitimant leur peine et leur désarroi.
Ainsi, les réseaux sociaux répondent aux besoins des endeuillés. Ils peuvent s’exprimer librement, à cœur ouvert sans crainte de jugements. Ces espaces permettent de partager sans retenue et d’être (enfin) compris et entendu dans leur douleur.
Les groupes de parole
Les rencontres se développent un peu partout dans les cafés et lieux de convivialité. Elles permettent de rencontrer et aller vers d’autres personnes vivant une épreuve similaire à la nôtre.
Les groupes en petits effectifs (de 6 à 8 personnes maximum) offrent ainsi une proximité et une intimité favorables à des échanges authentiques. Ils sont généralement « animés » par un professionnel du deuil.
Moi-même, je propose des « cafés papote » autour du deuil animalier et du deuil de vie (transitions de vie/deuil d’un proche). Je reconnais la force et le bénéfice de ce type de rencontres où l’entraide et le partage d’expériences sont force de réconfort et de consolation.
Accompagnement par un professionnel du deuil
Enfin, il est possible de se faire accompagner individuellement par un professionnel. Celui-ci peut commencer avant le décès du compagnon permettant ainsi au gardien d’être soutenu dans la fin de vie de son animal . De même, il peut être mis en place après le décès pour accompagner pas à pas la personne endeuillée.
De mon côté, je propose des accompagnements avant, pendant (lors du départ en cas d’euthanasie) et après. Des temps pour dire au revoir à son compagnon animal, réfléchir aux préarrangements funéraires, cocréer des rituels et surtout vivre des temps d’écoute et de soutien indispensables au cours des semaines suivant le décès.
Je suis alors une béquille, un soutien moral pour le gardien endeuillé qui fait ses premiers pas dans un quotidien sans son compagnon.
« Le deuil d’un animal est une peine muette, un chagrin que seuls ceux qui ont aimé un compagnon fidèle peuvent comprendre. » Paul Léautaud

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