5 clés pour un repos au vert
- Aline Paghent
- 27 mai
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mai
Nous sommes de plus en plus nombreux à nous soucier de l’impact écologique de notre mort sur l’environnement.
Selon un sondage* réalisé en 2022, 73 % des Français souhaiteraient un post mortem écologique.
Une prise de conscience collective influençant directement les choix liés aux obsèques. Le monde du funéraire évolue en ce sens en se montrant force de propositions pour des rituels plus respectueux de l’environnement.
Mais qu’existe-t-il concrètement aujourd’hui en France pour prétendre à des funérailles écologiques ?
Après avoir creusé le sujet (sans mauvais jeu de mots) je vous livre 5 clés de réflexion pour mourir au vert.
*Source Site « Le village de la Justice » 2024
Team crémation ou team inhumation ?
En France, 2 options (seulement) s’offrent à nous :
L’inhumation qui demeure la plus ancienne
Et
La crémation qui gagne en popularité
À ce stade, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise est que toutes deux ont un impact non négligeable sur l’environnement tant sur la qualité de l’air que sur celle des sols et des nappes phréatiques. La bonne nouvelle est que l’une pollue sensiblement moins que l’autre.
Commençons par l’inhumation qui équivaut à elle seule à 3,6 crémations en terme d’émission de CO2. Ce chiffre comprend le transport du défunt jusqu’à sa dernière demeure, le cercueil (ses composants, la fabrication, le transport), le corps lui-même et le monument en granit importé de Chine pour la majorité. Nulle surprise de constater que les cimetières sont les terrains les plus pollués.
Côté crémation, le ciel n’est pas tout rose. En effet, cette technique diffuse dans l’air des particules toxiques et néfastes pour notre santé et participe au réchauffement climatique et aux pluies acides. Malgré cela, la crémation génère 10 % d’émission en moins que l’inhumation et demeure à ce titre la pratique la plus respectueuse de la planète.
Un cercueil, une urne, ma planète
Urne ou cercueil, le monde du funéraire propose aujourd’hui des matériaux biodégradables.
Nous pouvons ainsi opter pour un cercueil «écologique » composé de :
- Cartons pliés et collés via une colle en amidon de maïs,
- Cellulose,
- Poudre de bois,
- Papier kraft,
- Tissus biodégradables (pour l’intérieur)
L’urne s’est également mise au vert avec des matières solubles à l’eau ou au contact de la terre. Elle peut être composée d’argile, de sel et de composants végétaux. Enfin, pour aller plus loin dans votre démarche écologique, l’urne peut contenir à votre demande, des graines d’arbres ou de fleurs.
Vous l’aurez compris le choix des composants de votre dernière demeure est un axe majeur de votre contribution à la planète.
Un lieu de repos, un retour aux racines
Depuis quelques années, de nouveaux lieux d’inhumation prennent vie. Bien différents de nos traditionnels cimetières municipaux, les forêts cinéraires ou cimetières naturels se fondent à la nature.
En 2014, le tout premier cimetière écologique français a vu le jour à Niort. Ne cherchez pas après les pierres tombales, les monuments ou les plantes artificielles vous n’en trouverez pas.
Ici, la nature est reine et accueille le temps d’une promenade , les visiteurs en quête de paix et de recueillement.
L’esprit de ces lieux est une symbiose de la nature et du corps de l’homme qui par sa mort transmet grâce à cet espace, un message d’espoir et de vie à ceux qui restent.
C’est aussi un refuge au service de la biodiversité, des plantes et des arbres, protégé par des règles strictes imposées à ses « occupants » comme y être inhumé à même la terre dans des matériaux biodégradables (cercueil, urne) et ne pas avoir reçu de soins de thanatopraxie.
Thanato ou naturo ?
Selon la source France 24, nos corps à eux seuls sont des facteurs de pollution.
Notre histoire de vie, notre santé, notre alimentation et nos traitements laissent des empreintes dans nos cellules qui se distillent lors de notre inhumation.
Nous remettons ainsi à la terre, nos molécules médicamenteuses (chimio, traitements) et nos amalgames résultants de nos soins dentaires qui eux se transforment en mercure.
Et enfin, notre dernier soin dit de conservation (choisi par 70 % de la population), génère l’utilisation de 6 à 10 litres de formol par corps polluant le sol et les nappes phréatiques.
Mais alors que faire ?
De notre mieux.
Oui notre corps est pollué mais nous pouvons agir à notre échelle.
Il est possible d’opter pour la toilette mortuaire sans soins de thanatopraxie. Plus méconnue elle demeure le soin le plus ancien dans l’histoire. La toilette préserve la dignité du défunt, est plus naturel et respecte l’environnement
Quand l’habit fait l’écologie
Les vêtements choisis sont également à réfléchir dans une démarche écologique. Dans ce cas, des textiles à fibres naturelles biodégradables (lin, coton.) sont à prévoir.
À savoir que dans le cadre d’une inhumation dans un cimetière écologique, cette règle est à respecter.
Enfin, toujours dans un souci de respect de la nature, les bijoux sont à proscrire.
En bref…
En France, à l’heure actuelle, respecter la planète jusque dans la mort est possible mais cela demeure lacunaire.
L’humusation (compostage humain), l’aquamation (dissolution des tissus par l’eau), la capsule funéraire, à ce jour interdites en France, pourraient être des options supplémentaires au service de l’écologie.
Réfléchir et s’engager à des obsèques biologiques est une ultime démarche de respect pour ceux qui nous succèdent et un dernier acte d’amour pour notre planète qui nous a portés toute notre vie.
Pour aller plus loin :
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